Ma Fara n’est plus, c’est avec une infinie tristesse que j’écris ces mots, comment imaginer que notre avenir sera fait de plus jamais…
Tu as été d’un courage absolu, jusqu’au bout tu as lutté.
Ma crunchette, je me souviens de tant de rdv chez différents vétérinaires avec toi.
Je me souviens de ton arrivée au refuge.
En pleine enquête sur un trafic de Shar-pei, j’avais appris que 2 loulous avaient été récupérés par la fourrière de Gennevilliers, que personne ne voulait les récupérer. Je me souviens du jour où ils ont appelé pour dire qu’ils n’avaient pas de solution, l’un avait mordu, l’autre avait des problèmes de peau… Vos deux éleveurs n’ont pas voulu vous reprendre, nous avons décidé de vous récupérer, ton copain n’était pas forcément facile au début est s’est révélé être un amour, toi tu as toujours été facile.
Petite Fara était arrivée dans nos vies, avec ses problèmes de peau, ses otites à répétition, sa joie de vivre.
Rapidement tu as eu une rupture des ligaments croisés, je me souviens du dimanche soir où il a fallu t’accompagner à Paris, de ta convalescence stricte et bien suivie, du choix de la chirurgie, la TPLO a été une réussite.
Ton compagnon de box a eu la chance d’être adopté et est revenu au bout d’une semaine. Triste expérience qui t’a fait beaucoup pleurer, il te manquait ton petit Tuck. C’était jamais l’un sans l’autre. Vous adoriez faire des bêtises, tirer les couvertures à l’extérieur pour vous installer au soleil. Je me souviens de bénévoles pensant que vous vous battiez, et non 2 Shar-pei qui jouent ça déménage parfois.
Le temps a passé, Tuck est tombé malade, 3 cancers différents l’ont emporté.
Chaque séance de chimiothérapie ou de radiothérapie s’éloignait un peu plus de toi, nous étions inquiets pour lui et stressions pour toi.
« Comment va Fara ? » ; combien de fois avons nous pu poser cette question…
Cela a commencé tôt, puisqu’à ton arrivée tu as eu un prolapsus vaginal lors de tes premières chaleurs au refuge. Tu as été stérilisée dès que la vétérinaire a estimé cela possible.
Plus tard, nous avons trouvé des masses, elles ont été retirées, et ont révélé la présence d’un mastocytome de grade 2, mais le ki 67 était positif…
Tes problèmes auriculaires ont empiré, nous avons consulté deux spécialistes différents.
Le 2ème a prescrit un bain chaque semaine, il a fallu nous organiser pour toi ma Fara.
Puis tu t’es cassée le fémur, vu tes antécédents les vétérinaires ont évoqué un potentiel cancer. Tu as été opérée avec succès, et la vétérinaire a été tellement contente de m’annoncer que la biopsie effectuée n’était pas cancéreuse.
Un scanner a révélé une masse sur le foie, après biopsie nous avons appris qu’il s’agissait d’un carcinome.
Tu n’étais pas jeune, mais en bonne forme, et nous avons choisi de te faire opérer.
Te laisser, ce matin là, chez le vétérinaire a été très difficile.
Nous savions que sur cette pathologie précise aucune chimio ni radiothérapie ne pourrait fonctionner.
La chirurgie a été une réussite, comme toujours tu as lutté, tu as toujours été une guerrière ma Fara.
A la rentrée ton scanner de contrôle était parfait.
Et ton état général s’est dégradé, tu es allée en urgence chez ta vétérinaire puis aux urgences.
Nous n’avons pas beaucoup dormi depuis.
Nous avons pu te voir dimanche et avons même esquissé un sourire lorsque les vétérinaires ont dit que les parents de Fara étaient là. Tu as voulu te lever en nous voyant, même si ton glaucome bilatéral affaiblissait prodigieusement ta vue.
Tu connaissais l’école vétérinaire par cœur, vu le nombre de consultations auxquelles tu allais en ophtalmologie.
En soins intensifs, tu étais sur un matelas à eau, sous oxygène, et tu luttais, tu as été heureuse de nous voir, nos caresses ont pu t’apaiser.
Les radios ont confirmé que la bronchopneumonie était importante et ont révélé des nodules aux poumons.
Des métastases avaient sournoisement envahi ton corps, encore une fois le cancer a gagné.
Il a fallu prendre la décision de t’accompagner dans ta dernière demeure, de t’éviter de te noyer dans tes sécrétions pulmonaires.
Jusqu’au bout tu as lutté, tu es partie apaisée dans mes bras, sous mes larmes et mes baisers. Nous avons pu passer un dernier moment ensemble, je ne peux que t’admirer ma Fara, toi qui as été si courageuse ma crunchette d’amour, mais je sais que plus jamais je n’entendrai les petits bruits que tu faisais en venant nous renifler. Tes ronflements me manquent déjà.
T’évoquer au passé est un supplice.
Aujourd’hui tu manques à chacun d’entre nous, mais aussi à Tigrou qui ne voulait pas se promener sans toi.
Nous allons veiller sur lui, promis ma Fara.
Tu es dans notre cœur à tout jamais.