Hier soir, je n’ai pas compris quand il a sorti le sac et qu’il m’a posé dedans, comme un paquet devenu trop encombrant…
Puis il s’est dirigé vers le refuge, il avait vainement cherché les horaires et avait choisi ce jour là. Il faut dire qu’ils sont idiots aussi, le samedi est le seul jour où ils ont publié des horaires d’ouverture.
Il a attendu la fermeture et m’a déposé, sous la sonnette et le panneau refuge canin, puis est parti sans se retourner…
J’ai eu froid, j’ai eu peur…
J’entendais du bruit, des chiens aboyer, ils avaient compris eux que quelque chose d’anormal et d’inhumain était en train de se produire.
Il faisait nuit, je ne voyais que les phares des voitures passer, j’avais peur que l’une d’entre elle ne vienne m’écraser dans mon sac tout noir.
Puis, j’ai entendu du bruit, le portail s’est ouvert, ils allaient partir…et ils m’ont vu…naïvement, comme toujours, ils ont cru à la générosité de l’humain qui avait gentiment déposé un sac…et ont compris…

Transi de froid dans mon petit sac, ils m’ont vite installé au chaud. J’étais tétanisé…
Qu’ai-je fait pour mériter d’être jeté comme un vulgaire paquet devant la porte d’un refuge ?
Je suis né chez des particuliers, vous savez ceux qui trouvent la stérilisation inutile, ceux qui ensuite mettent des annonces et cèdent des bébés non identifiés à n’importe qui.
J’étais un mignon bébé, puis j’ai grandi, et il aurait fallu me stériliser moi aussi, me faire identifier, me vacciner…mais il ne voulait rien dépenser !
Alors la solution la plus simple était de me jeter…devant les grilles d’un refuge afin que je ne retrouve pas mon chemin.
Pourquoi téléphoner ? Pourquoi sonner ? Ils sont là pour ça, non ?
Refuge canin ou pas, on s’en fiche bien, et puis quand on aime les animaux, on ne compte pas, un de plus, un de moins, on trouve une solution !
Aujourd’hui, je veux juste remercier les bénévoles qui prennent soin de moi et me cajolent, je suis encore stressé et tellement triste.
Heureusement qu’ils étaient encore au refuge, sinon qui m’aurait trouvé ?